La fronde à hommes
Portrait d’un cambodgien muni d’un lance-pierre artisanal en bois. La chasse aux petits animaux est un bon moyen de faire des économies sur les dépenses alimentaires, mais l’instrument peut servir également d’arme quand il y a des affrontements avec des gangs issus d’autres camps (bataille de territoires sur fond de drogue et d’argent).
« J’ai aussi ma fronde à hommes. On peut les lancer loin, très loin. Il faut savoir les prendre. Cependant on les lance difficilement assez loin. Pour dire vrai on ne les lance jamais assez loin. Ils vous reviennent des quarante ans après parfois, quand on se croyait enfin tranquille tandis que c’est eux qui le sont, revenant du pas égal de celui qui ne se presse pas, qui se serait trouvé là encore il y a cinq minutes et pour revenir aussitôt après », Henri Michaux, Liberté d’action.
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Photo issue d’une série sur les birmans et les cambodgiens venus travailler dans le secteur du bâtiment à Pattaya, en Thaïlande.
Voir le reportage : « Bâtisseurs invisibles de la baie de Bangkok » en argentique noir et blanc.