Haute spéculation
Cette séquence a été prise au sommet du mont Wilhelm à 4 509 mètres d’altitude, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette mer de nuages à l’aurore m’a plongée dans une contemplation extatique. Je me souviens avoir dû faire un effort particulier de concentration ce jour-là afin d’immortaliser cette vision, en raison de l’effort physique, du froid et du manque d’oxygène lié à l’altitude. Dans les photos 13 et 14, j’ai pris le même cadrage mais avec une différence d’ouverture d’un diaphragme pour étalonner l’exposition. Dans les photos 15 et 16, j’ai effectué la même opération mais avec 1/2 diaphragme de différence seulement et avec un cadrage vertical. Enfin, dans les photos 17 et 18, je suis revenu à mon premier cadrage horizontal mais cette fois-ci en jouant sur la profondeur de champ. J’ai pris la photo 17 avec la plus grande profondeur de champ possible compte tenu de la lumière disponible, puis la photo 18, à l’inverse, avec la plus faible profondeur de champ possible. Entre la photo 17 et 18, la mer de nuages s’estompe déjà un peu en l’espace de quelques instants. Par conséquent, j’ai bien fait – du point de vue photographique – de ne pas me « laisser-aller » trop longtemps à la rêverie ; mais – du point de vue philosophique -, je me demande si mes plus beaux souvenirs de paysages ne sont pas finalement ceux que je n’ai pas photographiés, ceux dont le songe perdure…