Quand les rambardes s’emmêlent

Accueil » Planche-contact » Quand les rambardes s’emmêlent
Planche contact commenté dans une favela à Rio de Janeiro - Christophe MOEC

Ce jour-là, j’étais dans la favela de Cantagalo, à Rio de Janeiro. Cantagalo est situé sur une colline, dans cette séquence je suis dans un petit passage étroit entouré de plusieurs escaliers. Le tapis à l’extérieur, placé hors de sa fonction habituelle, m’interpelle immédiatement. Je prends une première photo, mais je n’étais pas satisfait du cadrage, ni de l’expression du personnage assis sur le tapis (photo 2). Je décide de me tourner vers l’autre personne juste en face (photos 4, 5, 6). J’aimais bien son style (torse nu, lunettes de soleil, short vert, la main sur la radio portative rouge avec le son à fond). Mais je ne trouve pas la bonne composition non plus car il y a des rambardes partout, c’était difficile de se déplacer dans cet espace étriqué. Puis une autre personne arrive, ils effectuent un “check” pour se saluer, je prends la photo en essayant de masquer leurs mains par la rambarde, pour créer comme une sorte d’éclair (photo 7). L’effet visuel est inabouti tout compte fait, mais ce faisant j’ai réalisé que je tenais là une solution de cadrage pour reprendre le premier sujet toujours bien installé sur le tapis. Dès lors, je n’avais plus qu’à attendre la bonne expression (photos 8 et 9). Cette dernière photo, la numéro neuf, a fait ensuite la Une du journal Libération, dans un format recadré vertical.

Voir la photo numéro 9 issue de ce tirage contact publiée ici sous le titre : Pitre chevronné.

Couverture du Journal Libération du 31 mai 2014. Photo du Brésil de Christophe MOEC.

William habitant de la favela Cantagalo à Rio de Janeiro, Libération, le 31 mai 2014.